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  • : Balade Ton Chien
  • : Association dont le but est de favoriser une relation amicale avec les chiens
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Carole sur NOV FMCarole des "Z'ateliers de Carole" (Vendée)  nous propose de faire vivre la rubrique "Les Z'animots". Cette rubrique   vous fera  découvrir des albums et des romans jeunesse autour des animaux. Avant de de vous faire partager ses coups de coeur, nous vous proposons d'aller à la rencontre de Carole...
 
Concernant ta relation aux animaux
 
Quel est ton premier souvenir fort lié à un animal ?
Quand j'étais petite, comme beaucoup d'enfants je rêvais d'avoir un animal, un "que pour moi" avec qui je pourrais tout partager ! Nous vivions en ville, dans le Val de Marne mais avions la chance d'avoir un grand jardin.
Un jour, je devais avoir 6-7 ans, mes parents nous ont fait la surprise, à mes frères et moi, de revenir avec un couple de gros lapins fermiers. Ils ont vécu en toute liberté dans le jardin qui est devenu un  véritable champ de bataille avec des terriers partout, dans lesquels parfois nos pieds se tordaient. La femelle a rapidement été gestante... 4 petits... quel bonheur enfant de vivre toutes ces étapes ! Puis une autre portée...
Je suis partie en vacances en été et quand je suis rentrée, il ne restait plus qu'un lapin. Mes parents m'ont expliqué que tous ces lapins devenaient ingérables et que surtout ils avaient vécu un truc incroyable qui est resté dans les annales familiales : en rentrant un jour d'une balade avec mon oncle et ma tante, mes parents ont eu la surprise de trouver dans le jardin plus de 20 lapins qui gambadaient partout : des grands, des moyens et des tout petiots qui étaient sortis des terriers. Jamais ils n'avaient imaginé qu'il y en avait autant !
Mon père a appelé le fermier qui lui a proposé de rapporter les lapins. Facile à dire !
Mon père et mon oncle se sont retrouvés à courir après les lapins, en se prenant des gamelles monumentales entrecoupées de fous rires. Il parait que ca été un moment fabuleux... que j'ai heureusement raté sinon j'aurais pleuré toutes les larmes de mon corps, refusant que l'on rende "mes"  lapins. Ils n'ont gardé qu'un lapin, une femelle que j'aimais beaucoup mais qui était assez sauvage et agressive.
 Ma fascination pour les lapins est née à cette période. J'aimais leur calme, leurs longues oreilles, leur côté bondissant. Nous avons eu une autre femelle vers mes 11 ans, qui a vécu en liberté dans le jardin pendant 5 ans. Nous l'adorions...quand elle est morte, ça a été des torrents de larmes à la maison. Jusqu'à mes 20 ans, j'ai demandé à mes parents un autre lapin...Ils ont toujours refusé, m'expliquant que ça faisait trop de dégâts dans le jardin. Je pourrais écrire un livre sur mes aventures avec mes lapins ! Ca a souvent été épique ! 
 
Un souvenir fort lié à un chien ?

Après l'épisode des lapins, nos parents nous ont promis que nous aurions un chien.
Noireau est arrivé chez nous quand je devais avoir 10 ans. Une boule de poils noirs. C'était un bâtard, maman Briard et papa berger des Pyrénées. Un chien qui aimait la nature et rester dehors par tous les temps, qu'il pleuve, qu'il vente... C'était également un fugueur. Il suffisait qu'il sente une femelle en chaleur... pfff il trouvait le moyen de s'échapper. Régulièrement mes frères et moi partions en vélo à sa recherche. C'était usant car nous avions toujours peur de le perdre. Et puis un jour il n'est pas rentré, ni le soir, ni le lendemain, ni les jours suivants. Nous l'avons cherché partout, avons même dû mettre des petites annonces avec sa photo... rien.
Quinze longs jours sont passés. Mon père a appelé la SPA de la région parisienne. Noireau n'était pas tatoué, aucun collier et assez commun à décrire. La personne a enregistré sa demande en lui disant bien à quel point c'était sans espoir. Et puis, deux jours après, coup de fil de la SPA : "Bonjour, nous avons un chien qui correspondrait à votre recherche : chien errant, retrouvé très loin de chez vous, non tatoué, sans collier, avec des poils noirs partout. Venez tout de suite car demain on l'euthanasie."
Avec mes frères nous étions en larmes. C'est lui, c'est lui !!!! Nous voulions y aller tous les trois ! Mes parents ont refusé de peur que nous soyons choqués par la vision de tous ces chiens enfermés. Comme j'étais l'ainée, j'ai été la seule à pouvoir accompagner mon père... c'était bien Noiraud qui était là, tout penaud, sale, puant... un miracle !    


- Tu as vécu en Polynésie, est-ce que cette expérience de vie a eu une incidence sur ta relation aux animaux ? Si oui, en quoi ?
 
Depuis toute petite, je rêvais de vivre près de la nature. Quand je suis arrivée à Tahiti à 24 ans, j'ai été comblée : la nature était partout : mer, montagne, campagne ! Wouah ! Et les animaux étaient partout : poules dans les jardins, poussins, coqs qui cocoricotent à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Au début ça rend fou ! Les chiens en liberté qui aboient au moindre truc, les chats en chaleur, parfois le cochon du voisin, ou les chèvres. Tout ça fait un brouhaha quotidien que j'ai mis quelques mois à apprivoiser, je l'avoue, moi qui aime le silence. Et puis j'oubliais, Tropiques = bébêtes en tout genre : moustiques, cafards, fourmis, grosses araignées, sans oublier les margouillats et les 100 pieds (genre de 1000 pattes venimeux, dont la piqure équivaut à une piqure de guêpe puissante 10.
Quand je suis arrivée à Tahiti, j'avais peur des insectes. Rapidement j'ai appris à vivre avec eux. Pour moi, ils étaient chez eux... je me poussais et les laissais tranquilles, à part les 100 pieds qui peuvent être dangereux. Je me suis fait piquer par une de ces charmantes bestioles en plein sommeil, dans mon lit... le réveil a été violent !
 

- Aujourd'hui, quels liens entretiens-tu avec le monde animal ?
 
Je vis en France depuis bientôt 3 ans, en appartement, chose qui ne m'était jamais arrivée dans ma vie. Nous avons la chance d'avoir la forêt en face, la mer et le marais à quelques minutes mais j'avoue que ça me fait tout drôle de ne plus avoir d'insectes dans mon quotidien ! Quand j'en vois un, je m'approche, je le contemple. Les animaux me manquent mais par respect pour eux, nous ne voulons pas prendre de chat ni de chien. A Tahiti j'ai eu plusieurs chats qui vivaient en totale liberté. Imaginer un chat coincé en appartement me fait mal. Je trouve que ce n'est pas une vie pour un animal. Du coup, j'écris des histoires de chats pour les faire vivre à mes côtés autrement !
 
Spontanément, quelle expression autour des animaux te vient à l’esprit ?
   
L'expression qui me parle le plus est "Petit à petit l'oiseau fait son nid". Je crois que c'est un proverbe chinois. 
Cette expression résonne en moi car elle parle de la nécessité de la patience, de ce que l'on construit petit à petit, chaque jour, malgré la tempête dehors, malgré les moments de doute et de découragement. Je trouve que l'on vit une époque où l'on est tellement habitué à obtenir certaines choses en un clic de souris ou en appuyant sur un bouton que l'on oublie l'importance de la persévérance, du temps que demande toute expérience, tout recul, toute créativité. Ma vie en Polynésie pendant 16 ans m'a beaucoup appris sur le rapport au temps. 
   
 
 - Les livres ont eu une influence sur ta relation aux animaux ?
 
J'ai plus été marquée par des films que des livres sur les animaux. Je me souviens d'un téléfilm qui est passé quand j'étais gamine, avec Jean-Marc Thibault. C'est très flou comme souvenir... je crois que c'était un homme seul, rejeté par tout le monde, qui vivait avec des animaux. A la fin du téléfilm, il était trahi et on lui enlevait les animaux. Je crois que je n'ai jamais autant pleuré de ma vie devant un film. Je me revois sangloter dans mon lit, incapable de m'en remettre. Je pleurais pour les animaux; pas trop pour lui en fait. 
Côté livre, j'adorais "L'Etalon noir", je rêvais d'être jokey !
 
Concernant la littérature jeunesse
 
- Qu'est-ce qui te touche, te marque ou t'intéresse dans un album, dans un roman jeunesse ? 
 
Je fonctionne à l'émotion. J'aime un livre quand il me touche, me chatouille, me bouleverse, me bouscule, me laisse parfois par terre, KO. Avec l'expérience, un autre critère s'est rajouté : la trace qu'un livre va laisser en mois au fil du temps. Il m'arrive de passer un beau moment dans un livre et puis, pfff, rapidement je l'oublie. Je parle rarement de ces livres-là tout en étant parfaitement consciente du fait que tout est subjectif. Il suffit de lire un livre au "mauvais moment" pour qu'il ne fasse aucun effet. Mais bon, je lis tellement que je suis obligée de faire des choix. Et puis autre critère primordial pour moi : l'écriture ! J'aime sentir l'écriture, la patte, la plume d'un écrivain. Je suis très sensible à la musique des mots. Quand je lis un roman bien écrit, j'ai l'impression de déguster un gâteau raffiné, de savourer chaque bouchée. C'est une fille de pâtissier qui parle !
Il m'est arrivé de lire de bons romans qui m'ont captivée par leur thème, par certaines scènes mais qui m'ont frustrée par leur absence de style. Je rencontre souvent ce problème avec certaines traductions.
 
- Quel est le roman jeunesse sur les animaux qui t'a le plus marquée ?
 
Spontanément : pour L'amour de Mike, roman jeunesse écrit par de R.D. Lawrence, un reporteur animalier. Nous sommes au Canada... un jeune ado trouve un ourson dont la mère vient d'être tuée par des chasseurs. Il ramène l'ourson chez lui, une grande maison en pleine nature où il vit avec ses parents, deux scientifiques. Si l'ourson est laissé en liberté, il mourra car c'est l'hiver et il est trop jeune pour survivre. Les parents de Bob lui proposent de garder l'ourson et de remplacer sa mère, le temps qu'il apprenne à se débrouiller seul et le retour du printemps. Je me suis plongée dans cet univers avec bonheur en apprenant beaucoup sur la vie des ours, des loups, de la nature canadienne. A l'époque je vivais à Tahiti, au milieu d'une chaleur tropicale parfois très dure à supporter mais dès que je me plongeais dans L'amour de Mike, j'étais au Canada avec eux. Ça m'est rarement arrivé dans ma vie mais quand j'ai terminé la lecture de ce roman, je me suis sentie triste, comme si je quittais des amis. Tous les élèves à qui j'ai prêté ce livre, malheureusement épuisé, l'ont adoré, comme moi. Il faut bien sûr aimer la nature, le silence des grands espaces et les animaux !
 
- Quel est l'album jeunesse sur les animaux qui t'a le plus marquée ?
 
Si je respecte à la lettre le sens du mot "marquée", je dirais Enchaîné de Sara. Un album jeunesse terrible qui raconte la vie d'un chien qui est enchaîné toute la journée. Son maître, qui est chasseur, ne le détache que pour chasser. La pauvre bête aboie désespérément et peu à peu perd de son identité de chien.
C'est un album fort et courageux, dérangeant mais qui raconte malheureusement une réalité courante. Je ne l'ai pas encore présenté sur mon site car je ne l'ai pas encore acheté et je ne mets en ligne que des livres de la bibliothèque des Z'ateliers, que les élèves et leur famille pourront ensuite emprunter. Pour la petite info, Sara sera l'invitée d'honneur du Salon du livre d'Aizenay qui aura lieu en avril 2013. J'espère pouvoir la rencontrer à cette occasion.
 
- Comment choisis-tu les livres que tu nous présentes ? 
 
Je présente exclusivement les livres de la bibliothèque des Z'ateliers de Carole (actuellement environ 500 titres) car ces livres sont mis à disposition de mes élèves et leurs familles, à qui je propose de donner leur avis à travers des p'tits mots que je mets ensuite en ligne. Ma bibliothèque a commencé à se constituer il y a 10 ans quand j'ai crée les Z'ateliers, bibliothèque de coups de coeur. Le fonds était lié à mon budget, sachant que j'achetais mes livres à Tahiti où les livres sont en moyenne 40 % plus chers qu'en métropole ! Pendant longtemps j'ai eu une majorité de romans jeunesse, moins chers que les albums, mais aussi parce que mes élèves étaient surtout des ados. 
Dès le départ, j'ai été attirée par les romans qui parlaient de la Vie, abordant des sujets atypiques, parfois durs. La littérature fantastique m'attire peu par exemple. Je vais spontanément vers les romans sur la vie mais également les romans historiques. 
Depuis que je suis en France, les choses ont changé. Comme j'anime la chronique « Tu l'as lu dis ? » sur NOV FM, certains éditeurs acceptent de m'envoyer des nouveautés que je sélectionne sur catalogue. Cela me permet d'avoir un beau choix d'albums pour tous les âges et également des romans. J'essaie de choisir la qualité plutôt que la quantité. Je prends le temps d'éplucher les catalogues, de repérer des sujets nouvellement abordés, des nouvelles collections qui me paraissent intéressantes...  sans oublier les auteurs et illustrateurs que j'aime et que je suis de près. 
J'ai un gros cahier où je colle des articles trouvés dans des magasines spécialisés en littérature jeunesse, ou sur des blogs, ou, ce que je préfère, conseillés par des personnes professionnelles ou pas. Ensuite je cherche à savoir s'ils sont dans les médiathèques des environs pour les lire et décider si je les présente sur NOV FM, les achète... selon le budget, et si c'est le cas, les présente sur le site. Je dois avoir une bonne soixantaine de titres que j'aimerais acheter. Ça se fera au fil du temps !
 
- Quelles sont tes activités professionnelles ?
http://www.leszateliersdecarole.com/biblio-des-z-ateliers
 
Elles tournent autour de plusieurs axes qui s'entrelacent :
 
·          La pédagogieà travers les cours que je donne au domicile de mes élèves (enfants, ados, adultes) : cours de français et cours pour apprendre à apprendre (applicables à toutes les matières). En fait j'ai du mal à séparer mes passions. Dans mes cours de français, je suis autant attentive à l'apprentissage du français, avec une approche particulière que j'ai peaufinée au fil des années, qu'à l'aspect émotionnel de l'apprentissage (blocages, lenteurs, difficultés de concentration, découragement...), qu'à la méthodologie pour apprendre à apprendre c'est à dire apprendre efficacement sans saturer notre mémoire (utilisation des cartes mentales), qu'à la littérature jeunesse.

Je suis une ancienne libraire, grande amoureuse des livres et des mots. Travailler la langue française et l'expression de soi en partant à la découverte de la littérature jeunesse m'a paru évident dès la naissance des Z'ateliers de Carole en 2002. Je propose à mes élèves, la plupart du temps assez fâchés avec les livres, de les réconcilier avec eux en mettant à leur disposition tous mes romans et albums jeunesse. Comme je les ai tous lus, je peux échanger avec mes élèves, les inviter à s'exprimer et donner leur avis sur le site des Z'ateliers. Ce qui est drôle et touchant, c'est que les familles se prennent au jeu. Les frères, soeurs, parents... me demandent de plus en plus conseil en lecture et empruntent mes livres. J'adore cette complicité.
 
·         La littérature jeunesse, ma grande passion, que je vis à travers le partage avec mes élèves, la chronique "Tu l'as lu dis ? " de NOV FM, les conférences sur la littérature jeunesse que j'anime. 
 
·         L'écriture à travers les Ateliers d'écriture créative que j'anime auprès d'adultes. C'est très léger, convivial, loin de toute idée de performance. Je suis toujours horrifiée de voir à quel point l'écriture est perçue négativement par beaucoup de personnes. Elles y associent les dictées, les mauvais souvenirs de l'école, la peur de "mal écrire". Le but d'un atelier est de faire l'expérience de sa propre écriture, loin de tout cliché.
 
Comment ? En surprenant, en invitant les participants à explorer leur imaginaire, leur créativité, en leur apprenant à oser ! Merveilleux mot ! Les ateliers d'écriture créative ont lieu au sein d'un petit groupe. Parallèlement à cela, j'aime travailler en binôme avec des personnes qui ont un projet d'écriture. Ça peut être un mémoire, une thèse, mais aussi un manuscrit ou un écrit qu'une personne aimerait transmettre à ses proches.
 
J'aime "accompagner". Je crois que c'est le point commun de toutes les activités proposées par les Z'ateliers.
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